C'est Charles qui lança la discussion :

-- Nous sommes donc réunis aujourd'hui, pour sceller le pacte que vous, Mademoiselle Baroni, avez décidé de conclure avec Mr Sherkan. Au jour d'aujourd'hui, les seules personnes mises dans le secret de cette histoire, sont ici, réunies autour de cette table... Ainsi, si quoi que ce soit venait à filtrer au dehors, nous n'aurions pas à chercher très loin la source éventuelle de renseignements...

-- Allons, Charles ! Nous sommes entre personnes de confiance !

-- Nikolaï, je te rappelle que, en ce qui me concerne, c'est mon premier contact avec Mademoiselle Baroni, et loin de moi l'idée de douter de sa sincérité, je me dois de lui rappeler que nous ne sommes pas réunis pour faire une partie de Scrabble ou pour prendre le thé, mais que nous agissons dans les plus hautes sphères de l'Etat, et qu'en outre, ce n'est pas un rôle à la Comédie Française que nous lui offrons aujourd'hui, mais une charge lourde à assumer.
Il est de mon devoir de lui donner tous les éléments pour qu'elle soit certaine que sa décision est mûrement réfléchie et non prise sous l'influence de la précipitation... parce que vous reconnaitrez tous ici, que les évènements ont été plutôt vite, et qu'il est difficile de tout prévoir et de de tout imaginer des conséquences qu'aura cet accord...
Ne le prenez pas mal, Mademoiselle Baroni, mais j'ai un devoir de réserve, et mon rôle de conseil s'applique autant dans le domaine politique que dans le domaine personnel auprès de Mr Sherkan. Ainsi, je souhaiterai, si vous m'y autorisez, vous poser quelques questions.

-- Je comprends votre position, Monsieur Fillerman. Je vous écoute : posez-moi les questions que vous voulez...

-- Quelqu'un m'a dit que vos opinions politiques étaient fort divergentes de celles de Mr Sherkan, ainsi idéologiquement, vous vous situez quasiment à l'opposé de ses convictions...
Ne pensez-vous pas que vous risquez de vous trouver face à des dilemmes intellectuels lors de ses prises de position, qu'il vous faudra assumer en silence, puisque le CNE comprend un soutien inconditionnel à la politique menée par le président et son gouvernement ?

-- Il est vrai que jusqu'à présent, j'ai toujours publiquement soutenu les candidats de l'opposition. Néanmoins, Nikolaï a engagé un véritable processus d'ouverture lors de la constitution de son gouvernement, en recrutant ses collaborateurs en fonction de leurs capacités propres et non en fonction de leur appartenance politique. Cette nouvelle façon d'envisager le paysage politique m'a paru très congruente avec ses déclarations pré-électorales.
Cette volonté affichée de mixité politique au service du pays témoigne d'une volonté réelle de faire avancer le pays dans les meilleures conditions possibles sans s'arrêter aux clivages politiques justement : là où il y aura une bonne idée ou une bonne proposition, elle sera étudiée. avec toute l'attention qu'elle mérite.. Et je trouve ça tout à son honneur !
En ce sens, le contrat que nous allons signer ensemble devient très cohérent : il prouve que le président choisit et aime les personnes pour ce qu'elles sont et non pour ce qu'elles prétendent être.
Pour aller plus loin, c'est même un atout que mes idées politiques soient différentes des siennes quand on sait combien grands sont le rôle et l'influence d'une épouse auprès de son mari dans les décisions qu'il prend.
Au niveau de l'image publique, je serai très rassurante pour l'opposition, et je serai en mesure de rallier l'opinion générale.

-- Elle a raison ! dit Nikolaï. Je n'y avais pas pensé, mais c'est plus un atout qu'un inconvénient.
Je savais que vous étiez celle dont j'avais besoin, Carolina !

-- Je suis d'accord avec vous sur ce point, Mademoiselle Baroni ! ...
J'ai une autre question à vous poser...
Quelqu'un m'a dit que vous n'aviez pas une très grande stabilité affective et sentimentale, et votre histoire personnelle, excusez-moi de rappeler à votre souvenir des histoires que vous souhaiteriez peut-être voir disparaitre, est très cahotique. Il faut cependant que toutes les cartes soient mises sur la table...
Nous ne pouvons pas nous permettre de scandale...

-- Faites, Monsieur Fillerman, je vous écoute...

-- Encore une fois, Mademoiselle Baroni, je ne porte pas de jugement, mais vos dernières péripéties amoureuses ont défrayé la chronique en affichant ostensiblement votre peu de scrupules à changer de compagnon en ne tenant compte d'aucune éthique morale ni d'aucun tabou. En signant le CNE, vous vous devrez d'être exemplaire, et vous ne pourrez plus, de fait, jouir de votre liberté sentimentale comme vous l'avez toujours fait jusque-là.
Ma question est : êtes-vous certaine que vous pouvez prendre cet engagement sur 5 ans de demeurer une épouse fidèle à l'image qu'il vous est demandé de donner, ou bien n'est-ce pas là prendre un trop grand risque sur le futur ?

-- Vous savez, Monsieur Fillerman, si en politique, c'est la planification et l'anticipation qui permettent de mener à bien les actions, il n'en est pas de même pour le domaine amoureux.
J'ai une histoire sentimentale personnelle qui est ce qu'elle est, mais dont je n'ai pas à rougir devant vous aujourd'hui. Effectivement, on ne prévoit jamais de tomber amoureux d'une personne, et quand les circonstances se prêtent au bonheur, même éphémère, pourquoi le refuserait-on ?...
Je pense que les décisions qu'on prend avec le coeur ne se regrettent jamais et n'ont besoin d'aucune justification publique. Néanmoins, je suis tout à fait consciente que l'engagement que je suis sur le point de prendre, modifiera aussi mon champ d'action en ce domaine. Et, comme pour un mariage classique, je sais que je m'y engage pleinement et exclusivement pour toute la durée du contrat.
J'ai cependant noté que les époux ne s'y devaient en aucun cas, autre chose qu'une exemplarité de façade, et qu'à condition que toutes les mesures de discrétion soient prises, nous restions libres de disposer chacun de nos sentiments et de nos liaisons.

-- Oui, le CNE prévoit cela, mais vous n'avez aucune idée de la pression médiatique que vous allez connaître. Mieux vaut vous préparer psychologiquement à passer les cinq années à venir comme si vous rentriez au couvent, plutôt que de croire que cela ne changera rien dans votre façon de vivre...

-- Je suis bien consciente, Monsieur Fillerman que je signe un contrat moral, non seulement avec Monsieur Sherkan, mais avec l'ensemble du peuple français. Je n'aurai de cesse d'en être digne, croyez le bien : c'est autant à mon avantage qu'à celui de la République.

-- Tu as encore beaucoup de questions à poser, Charles ?... grogna Nikolaï qui s'impatientait un peu.
Malgré tout, il était très heureux des réponses qu'apportait Carolina, et trouvait qu'elle témoignait de l'aplomb nécessaire devant les attaques de Charles, au rôle qui allait lui incomber bientôt.

-- J'ai presque terminé.
Je pense que vous avez remarqué, Mademoiselle Baroni, qu'il n'est fait mention d'aucune rémunération dans le CNE. Nous nous sommes efforcés principalement, d'y coucher les règles du "jeu", et nous n'avons pas abordé la question de l'argent.
En tant que Première Dame de France, tous vos frais de représentation et de déplacement seront naturellement pris en charge, et à cela s'ajoutera une rente mensuelle qui pourvoira à toutes vos autres dépenses personnelles et qui tiendra lieu de "cachet"...
Quelqu'un m'a dit que vous étiez dans une situation financière qui vous mettait à l'abri pour plusieurs générations. Ainsi donc, l'argent n'est pas un élément moteur dans votre décision. Ma question est : puisque ce n'est pas l'argent qui vous motive, qu'est-ce qui vous pousse à accepter ce contrat ?

-- C'est un fait : je ne suis pas intéressée par l'aspect pécunier du rôle, j'ai cette chance de subvenir largement par moi-même à tous mes besoins.
Ce qui a motivé ma décision tient en un mot : le challenge !...
Devenir la Première Dame de France n'est pas donné à toutes les femmes, j'ai cette opportunité de rentrer dans l'histoire du pays et que mon nom appartienne à l'histoire de France.
Il y a peut-être, je vous le concède, un peu de narcissisme dans ma décision, beaucoup de curiosité à connaître cette vie particulière qui est celle des chefs d'états, et une profonde envie de vivre un destin exceptionnel, comme avant moi l'ont vécu Jacky Kennedy ou Grâce Kelly. Sans vouloir me comparer à de telles icônes, ne croyez-vous pas qu'il faudrait que je sois bien sotte pour refuser cette proposition unique, qui ne se présentera qu'une seule fois dans ma vie ?...

-- Vous avez réponse à tout de façon très claire et posée.
Je n'ai plus de questions pour l'instant. Je vous remercie de m'avoir écouté et éclairé sur ces quelques points, Mademoiselle Baroni !

-- Puis-je, si vous me le permettez, à mon tour, vous poser une question, Monsieur Fillerman ?

-- Mais... je vous en prie !...

-- Vous avez commencé chacune de vos tirades par "Quelqu'un m'a dit..." Êtes-vous de ces hommes qui jugent sur racontars, ou bien savez-vous juger par vous-même de la valeur d'une personne ?

Charles toussota légèrement afin de s'éclaircir la voix, il ne s'attendait pas à cette attaque en règle de la part de Carolina.

-- Quand je suis entré en politique, il y a de cela bien des années, j'étais jeune, fougueux, et mû par un idéal humaniste très fort. Je pense que ce que je voulais, c'était changer le monde, et je croyais, avec les illusions de la jeunesse, que je pourrais le faire...
Je me suis relativement vite aperçu qu'on ne pouvait pas changer le monde sans changer les personnes, parce que le monde n'existe pas en lui-même : ce sont les gens qui font le monde, qui le font marcher bien... ou aller de travers...
J'en ai tiré la conclusion personnelle que c'est toujours selon mes propres impressions er intuitions que je devais juger de la valeur des personnes sans me laisser influencer par les circonstances et les jugements extérieurs. Et puis...
Et puis, un jour j'ai réalisé que je m'étais particulièrement trompé, et quelqu'un m'a dit : "C'est une grande qualité de savoir juger par soi-même, mais notre jugement est parfois faussé et orienté par notre orgueil, nos sentiments déçus ou nos limitations. Aussi, s'il est important de toujours garder son coeur ouvert, il ne faut pas négliger d'utiliser aussi ses oreilles afin que chaque décision prise avec le coeur sache à quoi elle s'expose en retour."
Je n'ai aucun moyen de vous juger, Mademoiselle Baroni, je ne vous connais pas. Et tout ce que je sais de vous, c'est nécessairement "quelqu'un" qui me l'a dit, qu'il s'agisse des journaux qui répandent votre vie, qu'il s'agisse de Nikolaï qui nous a convaincu que vous étiez la candidate idéale, ou qu'il s'agisse d'Henri qui, à titre professionnelle, a recueilli toutes les informations qui figurent dans votre dossier. Je ne dispose d'aucun autre appui pour me faire une idée de la personne que vous êtes, et nous n'avons pas le temps d'attendre que nous nous connaissions suffisamment pour que je me fasse de vous, ma propre opinion.
Est-ce que cette réponse vous convient ?

-- Votre réponse me convient... pour l'instant.
Quelqu'un m'a dit, à moi, que vous étiez un homme intègre, droit et juste, bien qu'un tout petit peu étriqué et "coincé", et... pour l'instant, n'ayant comme vous-même, aucun autre moyen de vous juger, je vais m'en tenir à cette opinion....
Naturellement jusqu'à ce que je sois en mesure de juger par moi-même si elle est valide ou erronée...

-- Bon, si tu n'as pas d'autres questions, Charles, on peut passer à la suite.
Henri, veux-tu ajouter quelque chose ?

-- Bah... non ! Moi, je suis surtout concerné par l'aspect sécurité de l'affaire. Dès maintenant et jusqu'à ce que votre "idylle" soit officialisée, et même après d'ailleurs, vous devrez toujours vous conformer à mes directives, Mademoiselle Baroni, aussi insensées que vous puissiez parfois être amenée à les trouver. Il ne m'est pas toujours possible d'expliquer les dessous ou les pourquoi des décisions que je suis obligé de prendre. J'ai presque trente années d'expérience dans le renseignement, je vous demande donc de me faire confiance et d'obtempérer : ceci est d'ailleurs inscrit dans le CNE au chapitre "Représentation Publique".
Il va sans dire qu'en tant que Première Dame de France, certains aspects de votre carrière professionnelles pourront s'avérer être difficilement gérables. Je serai attentif à vous permettre la plus grande liberté qu'il sera possible de vous accorder et de vous garantir, mais... vous serez toujours soumise à la raison d'Etat avant vos propres états d'âme, vous m'en voyez désolé !

-- J'ai conscience qu'en jouant ce rôle, je vais m'ouvrir les portes d'un domaine dont j'ignore presque tout, et qu'il me faudra réviser certaines de mes priorités.
Soyez sans craintes, j'ai aussi réfléchi à cet aspect-là... Mais cinq années seront vite passées...

-- Autre chose, Henri ?

-- Non !

-- A vous, Carolina ! Avez-vous des interrogations que vous aimeriez nous soumettre avant que l'on ne conclut définitivement l'accord ?

-- En fait, mes seules interrogations portent sur ma famille...
Par le CNE, je suis liée au secret le plus strict : est-ce que cela signifie que par rapport à nos familles respectives, et ce quel que soit le lien qui nous unisse à ces personnes, nous ne devrons rien dire, jamais ?...

-- C'est tout à fait cela, Carolina... Qu'il s'agisse de mes enfants, de vos parents ou des miens, de vos amis intimes, etc... personne, jamais, ne devra savoir la vérité, ni maintenant, ni au cours des cinq années du CNE, ni après...
Comme l'a dit Charles en préambule de cette réunion : sont réunies autour de cette table les quatre personnes qui porteront ce "secret" : la moins familière de ce genre de pratique étant votre propre personne, Carolina...
Je sais combien il est difficile de se sentir menteur devant les gens que l'on aime le plus au monde, et parfois même devant sa propre conscience, mais nous ne pouvons prendre aucun risque.
Dans très peu de temps, nous deviendrons mari et femme aux yeux de tous, en représentation publique comme dans nos cercles privés respectifs, et nous devrons trouver par nous-mêmes nos justes distances de bon fonctionnement.

C'est cet aspect privé qui sera le plus difficile à gérer sans aucun doute.
Est-ce que cela vous fait hésiter, Carolina ?

-- Non, Nikolaï, je suis prête. Je n'ai aucune hésitation.

-- Dans ce cas, pouvons-nous conclure l'accord ?

Tous opinèrent de la tête. Charles sortit de son attaché case quatre copies conformes du CNE, une pour chacun d'eux, Charles et Henri servant de témoins pour garantir que ni Carolina ni Nikolaï n'avait signé, sous une menace quelconque ce contrat peu ordinaire, qui faisait d'eux des partenaires de vie à durée déterminée.
Chacun parapha les 60 pages que comprenait désormais le CNE, et apposa sa signature sur le dernier feuillet, précédée de la mention "lu et approuvé".
Par souci de sécurité toujours, aucun d'eux ne fut autorisé à garder son exemplaire : les quatre contrats validés devaient être déposés au coffre central du palais, dont l'accès était seulement possible en présence de Bénédicte et Charles.
Dès que les quatre exemplaires furent en place dans l'épaisse enveloppe marron que Charles avait préparée et libellée "CNE, première version", Nikolaï appela Bénédicte et lui demanda d'aller la déposer au coffre en compagnie de Charles : elle avait les clés de la salle des coffres et Charles, lui, la combinaison pour ouvrir le coffre.

A peine furent-ils partis que l'atmosphère s'allégea.

-- Je suis désolé, Carolina, si Charles vous a importuné...

-- Non, pas du tout. Il a eu raison. Les questions qu'il m'a posées, je me les suis posées aussi, c'est bien naturel, non ? Même si le CNE établit pas mal de choses, nous sommes confrontés tous les quatre à une situation inédite... L'interrogation la plus grande qui reste est : comment allons-nous maintenant passer du papier à la réalité et amener notre "idylle" à la connaissance de tous ?...

-- Hé bien, c'est ce que nous allons voir maintenant, dit Henri. Monsieur Grillot ne devrait plus tarder !

-- Monsieur Grillot ?

-- Ben oui, Monsieur Grillot ! C'est le conseiller en identité et en marketing qui va nous aider à élaborer le plan de bataille au niveau marketing !

-- Un plan marketing ? s'étonna Carolina.

-- Tout doit être parfait dans notre histoire, depuis notre rencontre, notre coup de foudre jusqu'à notre mariage heureux. Cet homme va nous aider à établir les premières bases : votre entrée dans ma vie, Carolina...

-- Juste une chose... ajouta Henri. Monsieur Grillot n'est évidemment pas au courant pour le CNE. La version officielle que je lui ai confiée est que vous vous êtes rencontrés déjà il y a quelques temps et que vous avez commencé à entretenir une liaison secrète. Vous êtes donc supposés être déjà relativement très proches tous les deux... Vous me suivez ?

Nikolaï et Carolina regardaient Henri sans oser bien comprendre où il voulait en venir. Henri précisa donc un peu plus sa phrase précédente.

-- Ce que je veux dire, c'est que vous êtes supposés entretenir une liaison qui n'est pas platonique, quoi !... Le rôle commence dès maintenant pour vous deux, et la première représentation est sans répétition préalable : vous n'êtes pas encore mariés, mais vous êtes déjà amoureux et complices. C'est en vue d'officialiser votre amour que Monsieur Grillot vient nous aider... Et je lui ai déjà fourni un historique de votre histoire.

Charles arriva à ce moment, accompagné d'un homme d'environ 55 ans, de taille moyenne, aux cheveux poivre et sel, affublé d'un drôle d'imperméable vert amande décoloré.

-- J'ai trouvé ce monsieur en remontant de la salle des coffres. Monsieur Grillot, c'est bien ça ?

C'est en chœur que Nikolaï, Carolina et Henri répondirent :
-- Bonjour, Monsieur Grillot !

-- Approchez, Monsieur Grillot, soyez le bienvenu, dit Nikolaï. Venez nous rejoindre !
Puis s'adressant à Carolina :
-- Voilà le monsieur dont je t'ai parlé, chérie !... Grâce à lui, nous allons enfin pouvoir vivre notre amour au grand jour !

Charles, qui s'était absenté en tout et pour tout, une dizaine de minutes, ouvrait grands ses yeux et ses oreilles : le rideau était donc levé sans qu'on ait eu le temps de frapper les trois coups ?...

CHAPITRE 19

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